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Le débat impensable sur la vie (privée) dans l'aviation.



Préambule: Ce n'est pas dans notre nature ni nos habitudes de se plaindre ou de critiquer. Notre projet repose sur l'action concrète et l'optimisme. Cependant, lorsque de bonnes initiatives aériennes sont injustement ignorées, nous ressentons le besoin de rétablir l'équilibre.

 

"Je refuse d'être traqué."

Dans un monde où les progrès technologiques redéfinissent les limites humaines, un débat surprenant surgit et remet en question les bases de la sécurité aérienne. Des pilotes - usagers et gardiens du ciel - rejettent l'utilisation d'un service offrant visibilité et sécurité pour des raisons qui touchent à leur vie privée : "SafeSky ? Non merci, je refuse d'être traqué. »

< Qui aurait cru que la vie privée surpasserait la vie elle-même ? >

Vous pourriez vous demander pourquoi les pilotes, à qui est confiée la sécurité de leurs vols et souvent la vie de leurs passagers, hésitent à utiliser un service d’information du trafic aérien ? La réponse réside dans l'équilibre subtil entre la vie privée et le bien collectif.


Le bien collectif

SafeSky entre en jeu ! Un service innovant renseignant le trafic aérien en temps réel afin d’éviter les collisions et garantir un ciel plus sûr. Un rêve pour les pilotes, non ? Simple, gratuit et il nous alerte lorsque d’autres avions s'approchent de trop près. Un ange gardien numérique scannant les trajectoires et comblant le fossé entre l’intuition humaine et la technologie, en complément du pilier instinctif de tout pilote : "Voir et Eviter".


Le bien individuel

Et pourtant, certains hésitent à utiliser SafeSky, ou autres systèmes de localisation, invoquant la perte de leur vie privée et de leur liberté. « Nous voulons voler librement comme des oiseaux, c’est ça, l'esprit ULM ! » ou encore "Moi je coupe mon transpondeur pour ne pas être traqué ”. Voilà quelques joyeux refrains entendus dans l'atmosphère des fans de l’anonymat, de préférence au bar. Certains vont même jusqu'à franchir une étape paradoxale supplémentaire : rester invisibles tout en profitant de la visibilité des autres.


"L'esprit ULM"', n’est-ce pas l'entraide entre pilotes, les voyages en groupe, le partage d'expériences ou tout simplement d’une passion commune - tout comme l'esprit aviation générale d'ailleurs ?

Cet esprit ne se résume pas à l'acte de voler en solitaire. Beaucoup de clubs et organisations ont à cœur de créer une atmosphère où voler devient une expérience enrichissante et sécuritaire, en ligne avec l'esprit même de l'aviation légère: le plaisir en toute sécurité.

La soif de liberté ne peut jamais ignorer que nous naviguons parfois à grande vitesse dans des espaces partagés, fortement régulés, et souvent complexes.


Il est vrai qu'à l’ère du numérique, contrôler ce que nous partageons est crucial. La valeur de notre espace privé est évidente.

< Mais le ciel n'est pas un espace privé; c'est un espace partagé avec beaucoup, beaucoup d’autres acteurs. >

Ne confondons pas liberté et visibilité.

Alors, parlons de SafeSky. Exposerait-t-il involontairement les pilotes à une surveillance dans un domaine qu'ils ont toujours considéré comme le leur, comme certains le prétendent ?

Intrigant, car SafeSky prend en compte ces inquiétudes. La vie privée est préservée grâce à l'option d’un profil « privé » partageant uniquement les données de position, sans identifiant personnel. Comme allumer nos phares en conduisant, les pilotes informent de leur présence sans révéler leur identité - un équilibre entre visibilité et confidentialité. L'analogie avec l'aviation est évidente - être vu est à la fois une responsabilité et une protection.

< SafeSky ne respecte-t-il donc pas la vie privée et la liberté ? Il semble que Oui ! >

La vraie question pourrait être : Pourquoi refuserions-nous d’être visibles ?



Peut-être devrions-nous envisager l'obligation d'être visibles ?

A débattre certainement car lors de situations critiques comme les opérations de sauvetage, connaître l'identité et la localisation est crucial. Savoir « qui » et « où » améliore l’efficacité des services de recherche et de sauvetage permettant un gain du temps d’intervention, souvent vital. Les préoccupations de la vie privée deviennent secondaires lorsqu'il s'agit d’aider ou de sauver un pilote et ses passagers.


De plus, le ciel est déjà une grande scène où la visibilité est bien réelle avec des technologies existantes telles que les transpondeurs Mode-S, TCAS, ADSB, toutes contribuant également à la sécurité des pilotes. Etre visible aux yeux des contrôleurs est inévitable, avec l'aide des radars primaires et secondaires sans parler des radars militaires...


Au cœur du débat également, certains pilotes prétendent que leurs propres yeux suffisent pour "Voir et Eviter". Cela doit rester la règle mais l'assistance technologique peut être précieuse pour repérer un trafic conflictuel. Ne laissons pas le hasard faire le travail, profitons des systèmes existants pour scruter le ciel dans la bonne direction. Une alerte visuelle, un signal sonore, et nous saurons où chercher pour repérer le pilote qui partage notre ciel.


Conclusion

Alors qu'aujourd'hui, SafeSky est applaudi pour sécuriser le transport d'organes, il est ironique de voir des débats absurdes surgir lorsque cette même solution est envisagée pour accompagner un être humain dans son entièreté et théoriquement en bonne santé.


Bien que ce soit exaspérant de devoir faire face à un rejet sans fondement, il est encourageant de constater que cette perspective semble émaner d'une minorité restreinte d'individus scopophobes qui s'efforcent de convaincre autrui, agissant un peu comme une voix insistante. Heureusement, la plupart des pilotes sont suffisamment perspicaces pour se fier aux faits, aux chiffres et à leur propre expérience, ce qui fait souvent défaut aux détracteurs...


SafeSky offre aux pilotes le choix de la visibilité, qu'elle soit anonyme ou publique, privilégiant une implication proactive plutôt qu'une attitude passive. D'ailleurs, SafeSky n'est pas la seule option pour devenir visible. Tout outil favorisant cette visibilité présente des avantages considérables.


Nous félicitons les organisateurs d'événements qui sollicitent notre soutien pour accroître la sécurité, mais qui sont parfois malheureusement ignorés par ceux qui refusent d'être vus, même par leurs amis pilotes.


Nous exprimons une sincère et profonde gratitude envers les pilotes qui embrassent cet esprit collectif, comprenant que chaque point lumineux contribue à former une constellation de sécurité et de confiance.


Bons vols à tous.


Tristan FILY, CEO SafeSky





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