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Un routeur 4G dans mon avion ?

Dernière mise à jour : 10 mars

Chose promise, chose due. La météo s'est améliorée...enfin ! Ce qui nous a permis de procéder aux tests dont nous vous avions parlé déjà en décembre 2022.


FJFVB au parking de EBBY

Objectif de la mission:


Installer un routeur 4G avec une antenne extérieure et procéder à des tests de réception internet en vol.


Cela vaut-il vraiment la peine d'investir dans un routeur 4G et une antenne sans compter l'installation ?


Vous voulez en savoir plus, alors lisez ce qui suit...en acceptant bien entendu que ceci reste de la vulgarisation !



L'idée, c'est quoi ?

Elle est simple.

Le forum de SafeSky, votre forum, émule les échanges, les idées et les essais aussi. Un pilote utilisateur de SafeSky a proposé de tester la pose d'un routeur 4G avec antenne pour vérifier l'amélioration de la réception internet mobile en vol. Son retour positif nous a poussés à tenter également l'expérience et à en faire bénéficier notre communauté.


Matériels et placement

La liste est courte, un routeur 4G avec sortie(s)antenne(s) et une antenne, c'est tout.

Routeur NetGear M2

Pour ma part j'étais en possession d'un routeur NetGear Nighthawk M2 et Amazon a fait le reste pour le choix d'une antenne 4G compatible avec connecteur SMA. Ok, je l'avoue, le prix du routeur NetGear est excessif compte tenu de la finalité envisagée mais si vous en possédez déjà un que vous utilisez durant vos vacances par exemple, n'hésitez pas.


Quant aux antennes, j'ai opté pour un modèle assez simple, plat et donc aérodynamique (+/- 12€) et un autre modèle offrant 2 câbles de connexion (+/- 17€). Les antennes ont été collées sur un adhésif de marouflage pour éviter de les fixer directement sur la peinture de l'avion. Les câbles voyagent depuis le train d'atterrissage vers l'habitacle transitant par les sièges. Facile et provisoire, c'est tout ce qu'il me fallait.




Et maintenant le vol aller: EBBY - LFAY !

La météo n'est pas mauvaise, faut en profiter ! Nous partons à deux appareils afin de faire tourner SafeSky sous différentes configurations, à savoir sur un téléphone, une tablette et bien entendu le fameux routeur + antenne. Claude et Jean-Pierre s'activent devant leur MCR01, tandis que je m'installe à bord du VL3 pour effectuer les dernières connexions et réglages.

Dur dur le brassage de l'hélice de grand matin !

De mon côté la configuration sera classique. J'utilise régulièrement mon iPad Pro 11" sur un support dédicacé en partie droite. Généralement ce dernier est équipé d'une carte SIM qui, aujourd'hui, a été transférée dans le routeur pour les tests. SafeSky sera affiché sur l'iPad en Splitview 1/3 - 2/3 avec mon logiciel de navigation. J'adore cette config qui me laisse assez de place pour la navigation tout en m'offrant une taille idéale pour le radar de SafeSKy. En partageant le trafic avec le logiciel de navigation, je le visualise également parfaitement dans mon environnement grâce aux cartes aéronautiques. Pour moi, c'est le top de l'efficacité et surtout de la sécurité.

iPad en mode SplitView, alerte en vol vertical Albert Bray (LFAQ)

Protocole de test

La distance séparant notre base de Baisy-Thy (EBBY) de l'aérodrome d'Amiens (LFAY) est de 96 NM et le vol devrait durer approximativement 50 minutes. Les zones traversées sont connues pour des pertes de signaux dues à la présence de zones blanches (zones sans connexion) et bien entendu le passage frontière entraînant le changement d'opérateur entre la Belgique et la France. Je décide donc de procéder au vol aller en connectant ma tablette en wifi sur mon téléphone, profitant ainsi du partage de connexion, vu que ma carte SIM, pour rappel, se trouve dans le routeur. Je ferai le vol retour en connectant la tablette sur le réseau WIFI du routeur 4G profitant de son antenne extérieure. J'ai également installé 2 caméras, cela m'a permis de monter une courte vidéo pour illustrer l'expérience:

Tout est en place, piste en service 05, vent soutenu du 070 pour 15 noeuds, CAVOK. Le ciel est à nous.


FJVZJ se présente sur la 05 pour un décollage immédiat, je me lancerai à mon tour avec FJFVB.





Le vol retour

Pour rappel, la partie aller du vol vers Amiens se fera avec le téléphone, sans antenne extérieure. Quant au retour, nous prendrons exactement la même route et la même altitude (2000' QNH) afin de voir si différence il y a.

Le vol aller a recontré quelques coupures dans des zones connues à proximité de Charleroi et Mons. Ce sont des zones blanches que nous avions déjà relevées dès les débuts des tests avec l'application il y a déjà plus de deux ans. C'est donc l'endroit idéal pour voir une éventuelle différence.

Les cartes ci-dessous montrent le tracé des vols, et les coupures internet rencontrées.


De EBBY à LFAY. Une belle couverture réseau avec une configuration téléphone de base.

Plusieurs éléments à relever et expliquer sur ce vol:

  • Zone A: Zones blanches connues entre Mons et Charleroi. Sans surprises, le téléphone décroche mais retrouve rapidement son signal.

  • Zone B: Proche de Valenciennes, le roaming Belgique - France s'opère. La perte de signal est normale, le temps d'être connecté au réseau français. De plus nous avions constaté depuis longtemps des zones blanches du côté de l'aérodrome de Valenciennes. Cette situation est donc normale.

  • Zone C: Une courte perte (37 secondes) à la verticale de l'échangeur routier A2-A26.

A l'exception du roaming (partie B) qui est une réalité technique entre pays, on peut considérer avoir une très jolie trace. A noter d'ailleurs que durant ce vol, un trafic nous a été reporté par le contrôle aérien (entre A et B). C'est un hélicoptère, 100 pieds bas et malgré qu'il n'était pas équipé de SafeSky, mais fort heureusement d'un transpondeur ADS-B out, j'ai pu le visualiser sur l'écran et ensuite regarder dehors pour le trouver rapidement et le voir passer devant moi, un peu plus bas. C'est tout l'intérêt d'avoir un logiciel qui peut représenter la majorité des systèmes de localisation (ADS-B, Flarm, et beaucoup d'autres). SafeSky est une sorte de traducteurs permettant à tous de se voir sans parler pour autant la même langue.

Voyons maintenant la trace retour du vol, avec la tablette connectée en WiFi sur le hotspot du routeur, équipé de l'antenne extérieure. Voici la trace.

De LFAY à EBBY. Une ligne continue, grâce à l'antenne extérieure.

Visuellement, c'est sans appel. La trace est continue, preuve d'une réception internet proche de la perfection. Mais que se passe-t-il à proximité de l'aérodrome de EBBY, lors de notre arrivée ? Nous pensons que l'antenne a tellement bien fonctionné que le roaming ne s'est pas opéré peu après le passage frontière, mais aux abords de EBBY bien à l'intérieur des terres. C'est surprenant mais pas illogique.

Il n'en fallait pas moins pour s'appliquer à décortiquer les chiffres, et voici le résultat:

Nous avons considéré uniquement les données lorsque l'avion était AIRBORNE. De 83% avec le téléphone, on atteint 88% avec le routeur et l'antenne. Cette différence de 5% nous interpelle, car elle n'est pas énorme et ne semble pas représentative du sentiment eu lors des tests et de la trace sur les cartes.

Nous décidons donc de faire une nouvelle évaluation sans l'impact du Roaming et du passage frontière afin d'être plus proche de la réalité. Voici les données du même vol, mais réduit entre le passage frontière à l'ouest de Valenciennes et la raffinerie de Feluy en Belgique. Ce passage est intéressant car il comporte les fameuses zones blanches expliquées plus haut.

Voici des chiffres plus représentatifs de la perception durant le vol. Notez que le nombre de positions perdues correspond au nombre de secondes sans connexions, vu que nous transmettons une position par seconde. Avec le routeur et l'antenne, on perd la connexion durant 25 secondes de vol, ce qui donne un ratio de 97% de couverture à 2000', soit proche de l'excellence. Le téléphone dans le cockpit perdra sa position 22% du vol, mais en traversant des zones blanches connues. Pas si mauvais, vous l'admettrez.


Conclusion

Pour rappel, cette approche est volontairement vulgarisée et les tests très loin d'être scientifiques. Nous voulions avoir une première perception de l'avantage apporté par le placement d'une antenne extérieure. Le résultat, même s'il était attendu, confirme tout le bien que l'on peut penser d'une installation de ce type.

A notre connaissance, il n'est pas possible à ce jour de connecter une antenne extérieure directement sur un téléphone ou une tablette. L'option du routeur avec possibilité de brancher une antenne est la seule solution viable. Un routeur sans antenne peut-il améliorer la réception ? Je ne pense pas mais cela pourra faciliter votre connectique à bord.

Prochainement, nous pensons effectuer des tests supplémentaires en suivant le protocole ci-dessous:

  1. Un téléphone avec SafeSky et une tablette connectée sur routeur dans le même avion afin de comparer une trace identique dans des conditions de vol parfaitement similaires.

  2. Effectuer un vol sur un tracé défini, à des altitudes différentes (1500', 2500', 3500', 5000'). Cela permettrait d'évaluer la tenue du signal en altitude.

Le routeur NetGear M2 utilisé pour ce test est assez coûteux, de l'ordre de 420€, mais présente l'avantage d'offrir deux connexions pour antenne extérieure. Si ce dernier vous sert de routeur dans le camping car familial alors l'investissement est intéressant, sinon le coût est déraisonnable. Mais d'autres produits existent (Huawei par exemple), avec des coûts moindres et feront parfaitement l'affaire à condition de s'assurer de la possibilité de connecter l'antenne extérieure. Quant aux geeks et bricoleurs informatiques...faites-vous plaisir. De nombreuses solutions existent mais demandent des connaissances en électronique, téléphonie et informatique. N'hésitez pas à partager avec nous toutes vos idées : info@safesky.app.


On a besoin de vous !

Vous voudriez nous aider à évaluer des solutions similaires? Peut-être que vous avez déjà effectué des tests similaires ou cet article vous inspire à le faire? Faites-vous connaître (mail à info@safesky.app) pour rejoindre notre groupe de bêta-testeurs et partager vos résultats. Vous pourrez bénéficier d'une licence à vie gratuite, et surtout de la reconnaissance de tous les pilotes de la communauté pour votre support. Nous ne manquerons pas d'informer la communauté SafeSky de nos avancées.



Bons vols à tous.


Christophe ERKENS

Co-Founder SafeSky

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